Poème 9 : Demain ne meurt jamais.

Poème 9

Le carnage des crimes s’élance.
Les chaînes ont tiré sur mon cœur.
Ma vie est dévastée par mon âme.
Mon châtiment se tient debout face à toi.
Dans l’apesanteur se dégage le monde.
Mes bouts de doigts déclenchent dans mon cœur une naissance d’amour.
Je ne veux pas mourir.
Je veux vivre éternellement sur cette terre.
Je veux aimer éternellement la lune.

 

Les corbeaux flottent dans le ciel grisâtre,
Il est temps d’aller travailler.
Il est temps d’aller dormir.
Il serait temps de se coucher.
Et les corbeaux veilleront sur notre sommeil.
Nous ne mourrons pas cette nuit.
Cette nuit sera claire, comme dans le ciel gris silencieux.

 

Il est temps de naviguer dans la nuit d’Orphée,
Voir les fantômes venteux.
Les lucioles allument des cierges dans les senteurs de la nuit.
Les lucioles dorment sur une sentence océanique.

 

L’aube s’est martelée dans une ambiance circonspecte,
Et les croque-morts ont fait leur travail.
Ils passeront demain éteindre la prochaine fiole.
Demain n’est pas l’heure de notre mort.

 

Nous serons des ferrailles dépiautées vivant dans l’immortalité.
Nous divaguons sur les rives
Et les ténèbres de Satan nous laisseront marcher
Vers les portes du paradis de l’archange Gabriel.

 

Un jour le soleil écorchera la lune,
Et nous dormirons dans l’échine d’une flamme jonchée par les nymphes.
Demain ne meurt jamais.

© Geoffroy Korn Le Bars. Tous droits réservés. Ce poème ne peut être reproduit, distribué, ou utilisé de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’auteur.