Poème 11 : Élixir d’un songe.

Élixir d’un songe,
Potion et mélange préparés pour partir dans un rêve lucide,
Où le néant n’existe pas.
J’ai survécu dans les entrailles de ta substance illusoire.
J’ai bu par petites gorgées ta création.

Tes souvenirs sont une parade d’une alchimie qui bascule dans le lointain du rêve.
Élixir d’un songe,
Boisson aux arômes oniriques,
Je me suis endormi happé par ton goût.

Tes présages racontent, perdus dans le brouillard des synthèses inconnues,
Les images de l’esprit pendant le sommeil rappellent le passé nostalgique d’antan
Et prévoient le futur d’autrefois.

J’ai gambadé dans une prairie en feu où le tourbillon du rêve accrochait mes membres et mon esprit.
Me posant beaucoup trop de questions sans réponses,
Je respirais l’élixir du songe et je buvais cette liqueur avec plaisir.
Je le savourais tel un délice et mon instinct se mettait à vagabonder
Dans le noir
Dans les nuits d’hiver.

Dans l’obscurité de la nuit les songes se dessinaient et l’on peignait des murs de merveilles dans des
architectures sinistres et belles à la fois, dans le calme des ténèbres de l’ombre nuptiale.

Des fenêtres s’ouvraient sur d’imposantes chimères qui nous versaient des vers de tristesse et de
rage.
Je buvais à plein souffle ces vers moroses qui dégoulinaient le long de ma bouche enflée par la
brûlure de la chaleur du songe.

Le songe était brûlant et brillait.
Il était fantastique et magistral pour créer des chutes d’étoiles du haut des hémisphères sud et nord
de la Voie lactée imaginative.

De ce fait, je m’embarquais dans un des songes,
Pensant partir m’envoler avec lui.
Alors soudain je pris connaissance de sa transparence luisante qui m’empêcha de décoller dans la
lumière.

Je tombai sur la planète Terre rocailleuse
Et je me rappelai en me réveillant la réalité cruelle :
Le réel l’avait emporté
Et il ne me restait plus que des impressions dans ma mémoire
Qui jadis gesticulaient dans l’élixir d’un songe.