Poème 5 : Exil temporel de la cruauté.
Poème 5
Les murmures de la farce ne font qu’élargir les abysses de la cruauté dans ses heures les plus
sombres.
Telle que l’ombre de la cruauté monstrueuse recouvre la montagne de son angoissant manteau.
Dans la pénombre du tunnel empeste la sauvagerie d’une menace fatale et dans l’obscurité se
dessine le visage du mal face à la temporalité.
La cruauté avance et ne recule pas.
Peuples de la terre,
Au cœur même de votre vérité se dresse l’étendue du silence suprême, sournoisement cachée
derrière le calme de la bonté.
Ô céleste, est la lumière qui éblouit les terriens de la vérité.
Voilés sont les secrets qui se dissipent dans cette illumination céleste.
La véridicité céleste est plus puissante que toute autre netteté: elle transperce les cœurs démunis et
renforce le bien pour combattre la désolation.
Elle soulage les consciences démunies de toute sagesse et fortifie l’adoration pure.
Gloire aux anges de la pureté.
Au sein même de la cruauté qui enfouit les civilisations dans leurs propres déchéances,
Si bien que le temps nettoie le regard que l’on porte sur la planète au-delà des téléviseurs.
L’être humain succombera à sa propre erreur,
Ou il paiera les conséquences de son funeste malheur.
« Malheur » est l’hypocrite gourmandise que la cruauté cache au fond de sa geôle.
Qu’est-ce que la raison deviendra si elle s’abat dans le trou de sa propre obscurité qui gouverne sa
méchanceté ?
L’éternité disparaîtra dans un grain de poussière à travers les secrets de l’univers, en dehors de la
temporalité dont le cruauté tente de s’emparer.
Cependant la lumière illuminera la crainte de ses jours, même dans le plus profond des désespoirs.
Des regards fanés repousseront de leurs cendres.
On entendra la voie du printemps nous chanter les douceurs de l’hiver.
Nous marcherons dans des ruelles en fleurs.
La paix viendra réconforter nos cœurs et la souffrance intérieure.
Ils marcheront à travers le mal de la cruauté en le guidant vers la lueur,
Car de toute manière la victoire n’est que le début de l’échec.
Le temps est insensé,
L’histoire est indéterminée.
C’est ainsi que la temporalité court dans un couloir inquiétant,
Et une porte derrière nous se referme lentement.
Imagine la malédiction de la cruauté qui s’abat sur le monde,
Lorsque la bonté affrontera le visage du diable.
Le rire n’est que le masque vilain de la tristesse angoissée.
La liqueur de l’existence se boit de manière impure.
Le venin du poison est extrait.
La douleur aiguë se propage par l’instinct.
Sur un sol de marbre glacé avance un terrien au visage pâli par la terreur, au regard assombri qui
s’accroche à l’existence.
Par ailleurs, les peuples se mirent à ressentir ce que personne ne voudrait éprouver : le tourment
qu’ils cherchent tous à fuir et le mal dominant.
Face à cela, l’hypocrisie et la lâcheté se dérobent face à la faiblesse fragile de la beauté ravagée.
Une larme coule sur le sol,
Et les fissures du temps l’absorbent.
Rien de plus ne se console.
Entendant la douleur d’une âme,
Dans l’ennui pleure délicatement son cœur fragile.
Un mélancolique rire amer se transforme en délire de marasme.
Ainsi, c’était hier, il y a quelques années,
Et sous les façades d’une apparence étripée par sa tromperie, gisaient dans l’ombre les cicatrices de
son insolente gaminerie.
Les années s’écoulèrent le long d’une existence insensée,
Les choix furent pervertis par le talent de la manipulation qui enracinait les racines de la terre.
Sans amour, les jours s’écoulèrent,
Les cris de la vieillesse absorbèrent les quelques lumières de jeunesses de la planète.
La conscience criait,
Elle acclamait de peur de ne plus pouvoir penser, et de succomber à la mort de l’extinction suprême.
Il ne fallait rien faire,
Il ne fallait qu’attendre,
Attendre que l’existence terrienne s’achève,
Et que si le divin nous l’accorde,
Puisse-t-il nous préserver de la souffrance du cœur et du corps, jusqu’à notre mort.
De la sorte, cela aurait pu se passer autrement, car au début tout se portait bien avant l’arrivée de la
cruauté.
L’insouciance nous protégeait du drame et de la mort jusqu’au jour où tout bascula dans le chaos.
Dès lors, dans les nuits orageuses souffle la lumière.
Le vent souffle et s’étire.
« Voyez le visage de la vérité,
Prenez conscience de votre inconscience.
Le signifiant est invisible.
L’insignifiant est visible », s’exclamait-il.
« Le cauchemar s’éveille lorsque la vérité nous parle. Les nuits grondent, et on entend la persécution
de notre être nous raconter les histoires de leurs douloureuses blessures »
Nous naissons dans un monde cruel tel que la vie ne l’est pas où le mal de la cruauté empoisonne
les racines de la terre.
Au point que le jugement dernier nous détruira tous.
Seul l’amour résistera face au néant.
Les démons descendront et tortureront les humains, les réduisant en esclavage dans leurs geôles.
L’éclatement enflammera la planète de sa force diabolique par la force de la cruauté et de son
refrain.
Des forces occultes prendront possession des villes et du pouvoir terrien.
La lutte pour la survie sera le début de la renaissance de notre espèce.
Les ténèbres de la cruauté recouvriront la terre et la lumière du soleil disparaîtra.
La fin attend,
La survie ne peut être prétendue.
Le temps passe et l’exil de la temporalité s’écoule le long des chemins du désespoir et de la
lamentation.
© Geoffroy Korn Le Bars. Tous droits réservés. Ce poème ne peut être reproduit, distribué, ou utilisé de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’auteur.