Poème 8 : Éclat.
Poème 8
J’attends le jour et la nuit,
Et que la nuit se réveille.
J’entends la nuit comme le jour,
Et j’attends que le jour et la nuit s’écoulent.
J’attends que la nuit vienne bercer les violons et la lyre.
Encore un jour s’est couché et une nuit s’éveille.
Le temps est plongé dans l’avenir hors de la damnation,
Les spectres ont fait l’éloge fructueux du bruissement des enfers.
Tandis que les pions avancent sur le chemin des constellations,
Les portes de l’éternité nous seront ouvertes.
Les anges fondateurs assaillent l’éloge licite de la dépossession.
L’efflorescence des jours ébranle les nuits creuses.
La fleuraison du bonheur s’est recourbée dans des plantations faillites.
Nous naissons face contre terre dans la solennité du présent.
Nous naissons pour mourir dans un futur caverneux,
Où les voix nous laissent choisir la voie.
Nous sommes des êtres ombrageux qui chantent l’aube silencieuse de notre fin.
Nous rêvons dans des fioles dans lesquels nous préparons,
Des instigations contre des formules raccommodées qui laissent entrevoir l’infini.
Si les murs de l’illusion s’effondraient
Les choses partiraient en poussière de cœurs ascétiques…
Je crois en l’image qui berce les cierges dans la nuit,
Je crois en la poésie du lendemain,
Assis au bord de ma fenêtre à végéter, jonchant la campagne fleurie,
Et les plantes vertes qui sifflent au grè du vent.
Je pense ne pas être, quand il suffit d’être.
Je pense être, car il faut être, ce que nous devons être.
Jonché sur le sol de la terre,
Les esprits alimentent l’éclair du temps de nos vies.
Les esprits martèlent le sillon de nos songes abandonnés.
Nos vies antérieures hantent notre raison,
Notre raison n’a d’égal que la révision de l’allégresse.
Cette allégresse nous berce et nous rend heureux dans l’éclat des jours malheureux.
La mélancolie nous attend au soir de notre dernière nuit.
© Geoffroy Korn Le Bars. Tous droits réservés. Ce poème ne peut être reproduit, distribué, ou utilisé de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’auteur.