Poème 15 : Royaume.

Poème 15

Dans le lointain du sommeil, une réclamation s’approche d’un royaume systématique.
Le cauchemar d’une monstruosité se végétait dans un monde endormi,
Où le mal parcourait ses profondeurs.

 

Il dure dans une réalité en miettes qui crépitent à petit feu dans une grotte planquée.
De ce fait, il dort et un revenu assuré son besoin et sa soif de subsister.
Il vit en marge d’un monde inconnu, malade et violent qui l’attaque,
Où la stupidité a atteint son paroxysme amer.

 

Il refuse d’insérer son âme
Dans un écrin de solitude,
Puisque le cauchemar est bien là
Et ne lui permet pas d’exister dans la plénitude.
Il se protège,
s’apaise,
résiste bien délibérément.

 

Il tente de vivre en marge de l’époque imaginaire
Qui le broie en tentant de le pervertir.
Il y a une machine à former l’esprit
Et les acquis lui ont révélé une absurdité.
Il n’y a pas de meilleur acquis que celui que l’on se crée soi-même, pense-t-il.

 

Il se met à rêver que la cachette est un lieu de robotisation neuronale et d’infantilisation crédule,
où l’on apprend à être dirigé pour diriger à son tour et reproduire les erreurs du conformisme de
l’illusion du temps.
Le cachette et le conformisme de l’illusion sont des désastres qui l’ont rendu mélancolique et aigri,
dans son tourment.
Il voyait certains codes se casser entre eux pour canaliser leurs égos, leurs pulsions et leurs frustrations dans les
ténèbres de la méchanceté malveillante.

 

Ce royaume-là le terrorisait.

 

On lui apprenait à rentrer dans un clan toxique
Qui l’a rendu maladif et anxieux et qui rejetait la différence.

 

Cependant, il comprenait qu’il vivait dans la similitude de ces angoisses qui le troublaient et qui
l’empêchaient de dormir :
Il y apercevait dans le noir assis le guettant près d’une porte fissurée,
En conséquence un monde effrayant et insidieux qui acclamait des termes tels que l’« ultra de
l’ultra », pour consolider les normes d’une constitution hypocrite,
Froide et hostile,
Sans intuition,
Si bien que l’effort mental se transformerait en souffrance,
Sous l’effet du déni de sa propre aliénation malsaine,
Créant à force un univers immature,
Cruel et destructeur.

 

Il y remarqua aussi dans l’obscurité près d’un fossé que la nourriture et la nature étaient usinées et
que les codes furent décodés.
Les codes ne marchaient plus…

Rien ne marchait.
La peur et l’angoisse étaient les seules émotions qui habitaient son cauchemar.

 

Pauvre réalité morose et sanguinaire avait-il pensé.
Il se demandait si la mascarade existentielle de ce royaume, provoquerait des maladies ?

 

Dans ce chaos, la vie n’avait pas de sens.
Elle n’avait de but que l’amour,
La volonté,
Et le bonheur qu’on tentait de sauver.
Il préféra alors se consoler dans la lumière de l’échappatoire,
Et vivre librement dans l’intimité loin du royaume de la monstruosité,
Dans le silence des nuits paisibles.

© Geoffroy Korn Le Bars. Tous droits réservés. Ce poème ne peut être reproduit, distribué, ou utilisé de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’auteur.