Poème 3 : Estimation directive.

Poème 3

Les cauchemars sont des cris qui nous réveillent tard dans la nuit.
Et, lorsque le jour s’élève, une incursion de cadavres peuple la terre.
Sur leurs corps, on déchiffre un insigne rouge.

 

Des oiseaux ahuris tournoyaient dans un ciel gris
Et dans l’aube
Des routes se fissurent et des demeures s’effondrent.
Dans les gravats, des plantes se remettent à pousser.
En définitive, des engins seront abandonnés.

 

On écoute des sirènes sonner une alarme criant :
« Ne restez pas là, disparaissez »
Dans des hôpitaux s’entassent de nombreux blessés.
Le temps semble s’être rétréci.

 

On évoque des heures oubliées,
Où des amours vécus nous avaient rejetés.
Là-bas, demeure quelque chose d’insondable,
On perçoit l’étrangeté de ces moments muets,
Le récit s’expose dans des journaux à la mémoire impalpable.

 

Un espoir s’éveille au-delà de toutes consciences,
Écument des probabilités de brèves circonstances,
D’une faculté exubérante.

 

Confinées sous une couche de pluie,
Des cigales chantonnent des refrains violets.
Les canons tirent des grimaces aux insectes.

 

Des palefreniers sortirent dehors pour tout arrêter.
Les gens titubent de la tête aux pieds.

 

L’exercice de l’itinéraire s’embrasa sous des cordes de vent,
Les citadins ont préparé des tentes cachées sous les arbres,

 

Des sentinelles tracent un chemin dans les buissons du bois voisin de la cité.

 

Ils se reposent dans des caves où, dans le noir, des chandelles éclairent leurs visages.

 

Sans compter ses suites, il considéra de partir droit vers l’horizon où l’on aperçoit des terrains de
football à l’abandon.
En premier lieu, cela fut une obligation,
Et il ne savait pas pourquoi il l’accomplissait.
Il s’inscrivit sur une feuille placée dans une télévision qui lui permettait de capter la contamination.

 

Déchiffrant des messages, on devina qu’il se désistait à la fatalité.
Cette cruelle fatalité dévorait son esprit.
Il ne comprit pas ce qui s’était passé durant la nuit.
Les pavés étaient recouverts de goudron.

 

En somme, depuis un immeuble câblé avec des satellites, les enfants s’amusent sur des balcons.
Une cloche sonne l’heure du repos.
L’acuité de ce bruit retentit.
C’est tellement strident.

 

Il creuse un tunnel en dessous de l’immeuble.
En utilisant la pioche électrique, il y a plusieurs coups contre le sol.

 

Le tunnel fut vaste et ample, assez pour nous remplir l’estomac.
L’animal qui sommeille en nous sortit de son ventre,
Et rejoignit les tréfonds souterrains du centre de la terre.
Nous sommes des bêtes prisonnières de notre terre,

 

Criant aux secours d’exister,
Et malheureusement il n’y a pas de sens à notre douleur.

 

Les âmes souffrantes sont celles que nous sommes.

 

La richesse de l’argent n’est qu’une stupidité inventée par l’homme pour marchander sa survie.

 

La cruauté se distingue par son apparence perfide et secrète.
Elle massacre sans comprendre ses actes.

 

Tels que la barbarie emprunte la route de la perversion.

 

La cruauté est un piège.
La terre est la lumière.

© Geoffroy Korn Le Bars. Tous droits réservés. Ce poème ne peut être reproduit, distribué, ou utilisé de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’auteur.