Poème 1 : Absence de la poésie.
Poème 1
La poésie m’a quitté lors d’un matin d’été. Autrefois les sensations qui guettaient mon âme se sont
désorientées de mon présent déprimant. Il n’y avait rien mis à part la torture de vivre et d’exister
dans cette vie infâme du néant et du vide. Je remplissais les journées à ne rien faire et l’écho de mes
pleurs s’est étouffé dans mon cœur jusqu’à trouver un sens absurde à cette douleur d’aimer.
Autrefois, le poète disait que l’art et la beauté nous inspirent et dépassent la mort. Maintenant, dans
le crépuscule de son nom, il titube de ne pas ressentir l’essence de cette parole qu’est la poésie,
cette parole qui vibrait et avait le pouvoir de changer les choses par magie.
Hélas, nous vivons dans un monde sans folie et le fou solitaire est mort avant que son double se
transforme en poète de la poésie nouvelle.
De cette absence, j’ai longtemps pensé que nous ne pourrions exposer la poésie folle au réel et au
capital fictif du monde de la finance par peur d’être violés par les humains de la planète Terre.
Il en est raison qu’extérioriser son âme par l’hypersensibilité du poète ou de la poétesse est un acte
qui touche complètement, démesurément aux frontières de la folie, aux frontières de la réalité des
images fictives qui transcendent le temps et l’espace de notre tragédie sans explication : la vie.
Il faut se délivrer de cette norme, de ce moule qui nous fait souffrir et nous emprisonne.
L’élan du cœur n’a d’autre choix que de rester simple et renfermé sur soi- même en s’ouvrant au
chemin de l’impossible d’une autre manière de penser de cette triste banalité qu’est la vie.
© Geoffroy Korn Le Bars. Tous droits réservés. Ce poème ne peut être reproduit, distribué, ou utilisé de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’auteur.