Poème 12 : Condition.

Poème 12

Il faudrait de l’argent pour vivre et c’est travailler.
Cette orientation lumineuse a été glorieusement ratée.
Il est perdu dans cette méchante société.

 

Que pourrait-on devenir dans cette obscure réalité,
Rejetant le métier d’esclave oppressé.
Nous ne demandons pas à souffrir,
Et malgré tout, il faut subvenir.
C’est aliénant et torturant,
Les choses que l’on n’aime pas au fil du temps.

 

Vivre rapidement, jusqu’à la mort,
Être actif jusqu’à nous rendre malade.

On tombe dans un trou sombre où le cerveau se fissure
En tapant contre la face cachée de la rocade.

 

Travailler, toujours et encore traverser,
Dans le travail, anticiper de culpabilité,
D’année en année, tout en étant déprimé,
Jusqu’à mourir dans le travail actionné,
En se rendant souffrant jusqu’à en baver,
De plein d’anxiété, cette nébuleuse réalité.

 

Que l’on nous donne un but adoré,
Une voie dans cette destinée,
Un peu de stabilité, à travers cette folie qu’est la vie,
Cette frénésie,
Ce marasme de consommation,
Cette désolation,
Cette mélancolie…

 

On finira chez soi, dans la rue ou en maison de retraite,
Happé par le RSA et le minimum vieillesse,
Car la vie n’est pas très chouette.

 

Les politiques ne pensent pas assez à nous.
Peuple France, c’est à vous !
Le revenu universel, j’y pense peut-être déjà.
Même si jamais, il n’y en aura.
Un jour lorsque le monde sera meilleur,
J’irai vivre ailleurs.
Notre but c’est de mourir pour rejoindre l’inconnu.
Ce que personne n’a encore jamais vu.

 

Ne pas finir dans la déchéance.
À quoi bon trouver un job pourri.
Dans ce système de dette et de crédit.
À travers cette épopée de maltraitance,
Où c’est l’armée, la guerre telles que l’on pense.
Mes larmes coulent ;
Je ne suis qu’un soldat de la chance.

 

À caresser les poils du capitalisme avec les oligarques
Et lobbies du système politique aristocratique.

 

La vie est froide, sanguinaire et faite de sueur,
Et personne ne nous attend dehors
Quel est le but de notre sort ?

 

Moi, j’ai décidé d’être immortel pour

Faire ce qui me plaît, à mon rythme oisif.
D’essayer d’aimer avec le cœur,
Pour être heureux même si cela est naïf.

 

J’ai choisi de vivre dans l’espoir et la liberté,
De dormir dans mes rêves d’une autre réalité
Dormir pour rêver, et partager de la beauté.

 

Dans la joie, je souhaite mourir,
Pour ne pas avoir à souffrir,
Pour toujours et à jamais…

© Geoffroy Korn Le Bars. Tous droits réservés. Ce poème ne peut être reproduit, distribué, ou utilisé de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’auteur